LE DIVORCE peut se décomposer en deux parties non liées, mais qui peuvent avoir de nombreuses interactions entre-elles :
– La séparation : Divorcer, c’est reconnaitre que les espoirs que vous aviez fondé sur une vision de votre vie sont vains. Vous vous êtes trompé(e). Soit parce que l’autre vous a trompé(e) sur sa véritable personnalité, sur ses véritables aspirations, sur sa vision de la vie en couple, sur un quotidien qui devient insupportable, sur ceci …, sur cela …, sur tout … ou que vous vous êtes trompé sur … également le reste ! Avec le temps, même si aujourd’hui vous ne pouvez le croire, vous pourrez admettre que la complexité de la situation implique que tous les torts ne sont pas tous d’un seul côté … Gérer la séparation, c’est vivre une déchirure, en soi, et, dans ce cas, avoir canaliser toute cette réaction (violence) qui monte en soi, contre soi, et contre l’autre. Donnez-vous du temps, bannissez tout acte de violence quel qu’il soit (écrit, oral et bien entendu physique). La violence n’apporte rien et se retournera toujours contre vous. Les « gardiens » de notre société (les juges) ont une telle peur de la violence qu’ils la jugeront avant même de juger les raisons de cet acte. Notre société de plus en plus violente (films, télé, actualités, …) vous punira car vous avez cédé à cette violence, même si vous aviez de réelles raisons (qui ne seront, au mieux, que des circonstances atténuantes). Donc, bannissez la violence, qui sera la pire chose que vous pouvez vous infliger (et que l’autre pourra retourner contre vous avec une facilité déconcertante).
– Le jugement de divorce : Divorcer, c’est rompre un « contrat » passé devant la société civile (on ne peut, sauf dans des cas excessivement rares, « divorcer » d’un mariage religieux). Et là, ce n’est pas la fin du « contrat » qui pose problème, mais tous les éléments annexes qui lui sont rattachés (argent, biens, maison, enfants). Le jugement aura pour objet de prendre la moins mauvaise décision (vis à vis de la loi et des éléments apportés par les parties). Un jugement est une sorte de juste milieu qui permet à la société de dire qu’elle a joué son rôle. Il n’est pas ici question de justice au sens commun du terme. C’est plus une arène ou seront déversées plaidoiries opposées, témoignages accablants de part et d’autre, preuves plus ou moins réelles. Les avocats seront les porteurs de cette vision d’une certaine réalité, celle de leur client(e). Il n’y a pas une réalité en ce lieu, il y a autant de réalité que d’intervenants, et c’est sur un faisceau d’arguments que le juge devra prendre une décision.
LA LOI : C’est un ensemble d’écrits régissant les grandes règles de notre société. C’est en se basant sur ces règles que le juge prendra sa décision. Parfois, c’est simple : Acte de violence avec incapacité de travail temporaire, c’est punissable. Parfois moins : Qui a commencé ? Qui dit la vérité ? Tel témoignage est-il fiable ? … Bref, la loi pose des principes … Soumis ensuite à interprétation (l’esprit de la loi) par les juges qui expliquent (plus ou moins correctement) les raisons qui les amènent à faire tel ou tel choix. Ces jugements font parfois office de jurisprudence, c’est à dire qu’ils éclairent un texte de loi au travers d’exemple concret d’application de cette loi ayant amené une certaine interprétation. Cette jurisprudence peut être utile afin d’être citée dans un cas fortement similaire, partant du principe qu’un juge ne prendra que très rarement un avis différent de celui d’un collègue qui aura déjà jugé la même situation. La loi est disponible dans des livres appelés « Code ». Dans notre cas, c’est principalement le « Code de la Famille » qui s’applique et est utilisé par des juges spécialisés dans ce domaine : les juges aux affaires familiales. Malheureusement, s’il y a des actes de violence, un juge du tribunal correctionnel pourra s’appuyer sur un autre code qui est le « Code pénal » qui peut entrainer des peines de prison.
LES JUGES : Ils sont spécialisés en domaines de jugement : Famille, Petite-enfance, Pénal, … Ce sont des professionnels de la justice (appelé aussi Magistrature) (seuls les juges des tribunaux de commerce sont bénévoles). C’est à dire qu’ils traitent plusieurs centaines, milliers de dossiers de divorce par an … Et donc, votre dossier est un dossier parmi tant d’autres. Même si l’attention des juges vers l’individu que vous êtes est importante, même si vous avez toutes les raisons du monde de penser que votre dossier est prioritaire sur d’autres, le système actuel fera qu’il aura le même cheminement que les autres. C’est difficile à admettre, mais primordial à connaitre. Les juges voient des quantités de situations, des quantités de témoignages, des quantités de preuves, … Et les vôtres ne sont en général pas plus critiques que d’autres … Votre avocat fera son possible pour plaider votre cas, mais ce n’est qu’un cas, parmi tant d’autres… Le juge sera celui (ou celle) qui prendra la décision, qui dictera qui a raison ou tort, qui condamnera, et tout cela en son âme et conscience. Un juge ne connait pas la réalité, il essayera de la comprendre au travers des éléments que les parties apportent, et que les avocats présentent. Tout est rarement blanc ou noir, et la difficulté de ces professionnel(les) est de prendre la décision de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Une responsabilité partagée étant parfois le signe de cette difficulté à identifier la réalité de la situation. Votre avocat aura la difficile tâche de transformer votre vision en réalité, plus réelle que celle présentée par la partie adverse … Dans un jugement, il n’y a pas une réalité, mais un faisceau de présomption qui font penser au juge que … La fourniture des preuves est donc un élément primordial, dès les premiers instants ! Rien n’est évident, tout doit être prouvé (le mieux étant de le faire par des écrits ou des personnes indépendantes du différent, ce qui exclut la famille, parents, …).
Et VOUS … Vous devrez composer avec l’ensemble de ces paramètres, en ayant toujours à l’esprit que chacun de vos actes, dires, ou écrits, durant la période de divorce (qui peut aller jusqu’à plus de 10 ans !), pourra être utilisé contre vous ou … en votre faveur …
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