Un article du 13/04/2014 tiré du site CLOSER qui est un très intéressant regard de Papa dans son divorce (Par Chrystelle Gabory):
Le cri du coeur d’un papa divorcé : « Mon fils n’a pas dormi une seule nuit chez moi en 5 ans »
Leur surnom, les papas « McDo ». Eric fait partie de ses pères divorcés qui bataillent pour voir leur enfant plus longtemps.
« Depuis cinq ans, je me bats pour obtenir d’avantage qu’un samedi après-midi sur deux avec mon fils Anatole, 8 ans », confie Eric Landroy. Mais quel crime a commis ce père de famille pour que la Justice lui octroie si peu ? Eric Landroy n’est coupable d’aucun délit, d’aucune violence, ni occupation de grue. Il paie chaque mois les 250 euros de pension alimentaire, respecte ses droits de visite. « Face à ma situation, les gens se disent qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez moi. Une fois, on m’a même rétorqué : « soit tu es pédophile, soit tu es masculiniste. » Ils ne mettent pas en cause le système judiciaire. »
« J’allais à l’abattoir judiciaire »
Eric reconnait que son seul délit est d’avoir été naïf. « Un vrai pigeon, explique-t-il. Je me suis présenté devant le juge les mains dans les poches. En fait, j’allais à l’abattoir judiciaire. Ma vie s’est jouée en quelques minutes. » La décision tombe comme un couperet, implacable. « Le père exerce un simple droit de visite, un samedi sur deux de 10h à 18h jusqu’à ce qu’il justifie d’un logement pour accueillir son fils. « A l’époque, son fils Anatole a 3 ans. « Depuis cinq ans, je me bats pour avoir le droit d’élever mon fils plus que 25 samedis par an, sans Fête des pères, ni Noël, ni vacances scolaires.« En cas de séparation, le 26/4 soit 26 jours chez maman et 4 jours chez papa par mois serait encore la règle pour les pères. La garde alternée, dont on parle tant, n’est en réalité réservée qu’à une minorité. (14% des cas de séparations qui passent devant un juge) . Des papas « McDo », qui le nez sur la montre, n’ont le temps que de partager un déjeuner et un ciné avant de ramener leur enfant. « La légitimité de la mère à vivre avec son enfant est communément considérée comme allant de soi. Celle du père se conquiert de haute lutte », rappelle maître Delphine Bivona, avocate en droit à la famille et auteur de la postface du livre de Eric Landroy, « Papa, pourquoi les papas ça sert à rien », éditions Max Milo.
Endetté pour acheter une maison pour accueillir son fils
Pourtant, Eric, fonctionnaire, a vite trouver un nouveau logement. « Je me suis endetté sur 20 ans et j’ai acheté une petite maison. Mon fils a bien sa chambre mais, il n’a encore jamais dormi dans son lit. » Eric se souvient ému d’une seule exception. « Mon ex épouse est infirmière. En raison d’un changement de planning, elle devait partir à l’aube. J’ai pu venir prendre notre fils très tôt le matin. En cinq ans, c’est l’unique fois, où mon fils et moi avons petit-déjeuné ensemble.« En cinq années de procédure, l’ ex d’Eric a changé cinq fois d’adresse et de juridiction. Compliquant les recours. « Pour faire appel d’une décision, il faut compter 18 mois. Mais un enfant grandit si vite. »
» La mère de mon fils estime ne pas avoir besoin de moi »
Quand on lui demande pourquoi son ex épouse, n’a jamais fait preuve d’un peu de souplesse. A notre grand étonnement, il parle sans aucune acrimonie. « Elle applique à la lettre la décision de justice. C’est à la justice de changer, d’être moins discriminatoire. Sa mère a tourné la page sur notre vie de couple, confie-t-il, fataliste. Dans son esprit, elle n’a pas besoin de moi. » « Un jour, perché sur mes épaules, mon fils m’a demandé : « pourquoi les papas ça sert à rien ? » je pense qu’il répétait ce qu’il entendait à la maison. En réponse, j’en ai fait le titre de mon livre. » Eric attend avec impatience une nouvelle audience, prévue avant l’été. Il espère enfin obtenir un week-end complet avec Anatole. A la question : qu’allez-vous faire lors ce premier week-end avec votre enfant ? Eric rétorque les yeux brillants: » Nous allons bricoler un petit poulailler pour deux poules. Mon fils a déjà choisi leur nom : Tic et Toc ! « Et si un papa servait simplement à réaliser les rêves de son enfant.
A retenir :
Dans le long chemin du divorce, toujours faire son possible pour obtenir les bonnes décisions dès le départ … La modification d’une décision de justice est toujours longue et laborieuse.
Dans tout divorce ou il y a existence d’un enfant, toute décision sera prise avec un principe de « bien être » de l’enfant. Il est donc primordial de présenter, dès le départ, une situation stable et pérenne d’hébergement de l’enfant. Cela permettra au juge de vous attribuer vos droits (de visite, d’hébergement, …) en toute confiance et dans les conditions que vous aurez demandé.
Ce samedi pluvieux, ce 2 mai, avec mon fils nous nous sommes promenés à IKEA.
Il avait faim, il était 17h, il voulait un hotdog. Nous avons tous les deux discuté tandis qu’il avalait goulument. C’est qu’il a désormais 8 ans, il est presque grand. Il était trop tard, nous sommes rentrés directement chez la maman. Elle est minuscule cette après midi toute les deux semaines, elle nous fait de plus en plus souffrir. Et, ce système judiciaire qui re-patauge, je sens qu’entre les deux derniers TGI et leurs services internes, oui, je sens le double-bottage en touche, où chacun dira que ce n’est pas de sont ressort vu qu’il y a une autre procédure en cours… double verrouillage et une année de plus : 6 ans d’attente !
Après IKEA, nous sommes allés à côté, à la FNAC, où j’ai découvert mon livre que j’ai présenté à Anatole qui n’y a pas prêté attention ; il était au rayon Manga, il est passionné par les Mangas…
Le vendeur, interpellé m’a dit que mon livre ne se vend pas ; normal, vu l’évidence du titre, c’est prêché un converti.
Bien triste époque, parfois je me dis qu’il faudrait, comme d’autres papas tout abandonner… l’idée me traverse de plus ne plus souvent, cela devient tentant, ne plus se voir c’est au bout d’un temps ne plus souffrir, non ?
Oui, les papas ne sert à rien où plutôt n’ont aucune valeur prioritaire dans notre capharnaüm judiciaire…
Eric Landroy.
Merci Eric pour ce témoignage qui malheureusement m’attriste. Mon expérience me montre que le système a déjà fait beaucoup de progrès depuis 9 ans (période de démarrage de mon propre divorce). Faudra t-il malheureusement encore attendre une décennie pour que ce système évolue vers une réelle égalité affective homme-femme … Reconnue par la justice ? Bon courage à vous et à votre petit bout, qui lui sait, que son Papa, c’est SON Papa !
Ce 21 juin, c’est la fête des pères. Chaque année, j’attends et j’espère que la maman dirait oui pour ce grand jour des papas. Elle a dit non, et je n’ai nul reproche à lui faire : elle s’en tient à la décision du système judiciaire français, qui – ça commence à se savoir – n’est pas très égalitaire envers les pères.
J’étais avec mon fils samedi 13 juin, comme depuis 5 ans, de 10h à 18h. En début d’après midi, je me suis éclipsé, une heure, pour aller manifester en face du TGI de Paris, manif annuelle du Collectif de la grue jaune. Je lui ai expliqué que plein de papas allaient, devant le grand château des dames-juges se rassembler pour avoir leur enfants ; peut-être qu’elles allaient avoir peur …?
Au retour, il s’est précipité vers moi : « Alors papa, tu as gagné ? Je peux rester jusqu’à demain ? » Bien triste fête des pères… Eric Landroy